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" Je serais toi, je resterais la et je m'assairais à table du fond ", me lança Sam avant de quitter la pièce. J'hésitai une demi-seconde. A l'époque, je n'avais pas la même capacité de réaction d'aujourd'hui. Finalement, je suivis le conseil de Sam et j'allai m'asseoir prés de l'homme au Predator.
" Salut Brutal, j'm'appelle Doberman, me dit-il sans lever les yeux de son revolver. Je t'en prie, assieds toi. Eh les filles, venez donc nous tenir compagnie, de charmantes demoiselles comme vous devraient jamais rester toutes seules… "
Les deux elfes le dévisagèrent, et avant qu'elles aient eu le temps de prendre une décision, l'homme en noir pénétra dans la pièce, et, d'un signe de tête, leur indiqua de s'asseoir a notre table.
" Bonjour a vous, je me présente, je suis Monsieur Johnson, j'ai un travail très important à vous proposer… "
C'est comme ça que m'a été confié mon premier run. Monsieur Johnson nous proposait 1000 ? pour retrouver un jeune homme, le fils d'un notable de Seattle du nom de Nicolas J. W., qui avait apparemment été vu dans un quartier des Barrens, à quelques rues du Banshee. Cela faisait beaucoup d'argent. Et surtout, cela faisait de nous de vrais Shadowrunners, des mercenaires dont beaucoup avaient atteint le statut de légende dans les Barrens.
L'hésitation fût courte, et après de brèves présentations, nous nous dirigeâmes vers l'immeuble que nous avait indiqué Johnson, avec dans l'esprit le premier plan " sans faille " de ma carrière. CJ, la prostituée, était chargée d'attirer l'œil des personnes malveillantes, et de faire diversion en cas de besoin. Nous apprîmes que le drone d'Antiope n'était pas totalement inutile puisqu'elle pouvait communiquer avec lui et le contrôler grâce à une interface de contrôle à distance, et qu'il disposait de moyen de détection très performant, ainsi que d'un bras mécanique rétractable. C'est donc Antiope qui était chargée de la surveillance. Doberman et moi même étions responsable de l'intégrité physique du groupe, c'est nous qui constituions la force de frappe du groupe le cas échéant.
C'est donc en pleine confiance que nous avons pénétré dans l'immeuble en question, parés à toute éventualité. Sauf au fait de se trouver encerclés par une cinquantaine de goules, qui, d'après les informations fournies par Antiope, arrivaient sur nous de toutes parts, lentement mais sûrement . Tout ce que je savais des goules, c'est qu'elles étaient cannibales, et qu'elles n'étaient pas conscientes. C'était l'époque ou je croyais ce que disaient les journaux. Quoi qu'il en soit, il s'est vite avéré que le charme de CJ affectait peu ces créatures, et que le nombre de balles dont on disposait était largement insuffisant pour notre survie. J'avais bien ma batte de base-ball, mais je ne pouvais pas combattre plus de deux adversaires simultanément, et Doberman était visiblement incapable de combattre des goules au corps a corps. La décision fût prise que on essaierait quand même de faire une percée et de s'enfuire par le chemin que l'on avait pris à l'aller, en éliminant les goules qui nous barraient le passage. L'action avait très peu de chance de réussir, mais il était hors de question de se laisser dévorer par ces créatures sans broncher. Je levai mon arme vers l'extrémité du couloir par lequel les premières goules étaient sur le point d'arriver, prêt à trouer la tête du premier être vivant qui passerait par là. Soudain, la première goule déboula, beaucoup plus rapide que je ne l'imaginai, ce qui ne m'empêcha pas de viser la tête et de presser sur la détente. Le bruit assourdissant du Ruger SuperWarHawk couvrit à peine le cri de CJ qui avait plongé sur Doberman et moi, déviant nos tirs d'un coup de pied précis qui faillit nous faire lâcher nos armes.

" C'est Nicolas !! " , nous cria-t-elle tandis que la goule, surprise, avait fait un pas en arrière. Je mis quelques secondes à comprendre ce qu'elle voulait, et soudain je e rendis compte que la goule qui se tenait face à moi avait exactement les mêmes traits que le jeune homme que l'on devait retrouver. " Eh, mais tu es Nicolas !!! " m'écriai-je, avec quelques secondes de retard. Son visage s'était complètement transformé, et il nous regardait désormais avec un air douloureux. Se tournant vers une de ses congénères, il lui dit de partir d'un mot, ainsi qu'aux goules qui avaient fait irruption derrière nous. Il portait autours du cou un collier grossier, ce qui m'amena à penser qu'il devait servir de chef à la horde. CJ s'approcha, en lui parlant d'un air très doux :

" N'aie pas peur, nous ne te voulons pas de mal.
- Qui êtes vous, comment connaissez vous mon nom ? nous dit-il d'une voix étonnement claire.
- C'est ton père qui nous envoie, il veut que nous te ramenions à la maison.
- Maison ? c'est ici maison, je n'ai plus de père.
- Suis nous, tu verras, tout se passera bien.
- Vous devez partir, je…Je ne sais pas…J'ai faim…partez !
- Mais Nicolas…
- Il n'y a pas de NICOLAS !!!, s'écria la goule, Nicolas est mort !!! "

Puis il s'écroula sur le sol en sanglots…Lorsque j'essayai de m'approchai de lui, il leva la tête, son regard semblait totalement humain :

" S'il vous plait…Ne dites rien à mon père… Il hait les méta-créatures... Il me reniera, et me fera tuer. Ou plutôt, si…Dites lui… Dites lui que je suis mort…Dites lui que j'ai été mangé par les goules…Peut-être que je resterai son fils ainsi "

A ces mots, il sortit un couteau de sa poche, et, d'un geste vif, se trancha l'index de la main gauche : " tenez, ça vous fera une preuve. Maintenant, partez avant que les autres cèdent a la faim… "
Je jetai un regard aux autres : tous semblaient du même avis. Je ramassai le doigt, et partis d'un bond vers la sortie, talonné par mes compagnons.

Plus tard, c'est avec un brin de remords que nous avons reçu la somme promise, même si nous savions que nous ne pouvions rien faire de plus. Une semi réussite, en quelques sortes… Je ne tarderais pas à me rendre compte que le goût amer qui les accompagne est malheureusement le lot de la grande majorité des Shadowrunners de cette planète.

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